Affaire Idrissa Gueye au PSG: Augustin Senghor dénonce un «harcèlement institutionnalisé»

«Quand l’éthique se base sur l’hypothétique et le diktat, la liberté individuelle est en péril». La Fédération Sénégalaise de Football (FSF) n’y va pas avec le dos de la cuillère dans un communiqué publié tard jeudi soir.  Et de tacler sévèrement la Fédération française (FFF), qui a invité le champion d’Afrique à se justifier par le biais de son Conseil National de l’Ethique. Un courrier que la FSF dit avoir accueilli «avec une grande surprise (et une grande inquiétude sur le traitement de certains joueurs essentiellement d’origine africaine, disons le clairement).»
«Est-on vraiment dans cette France que l’on nous avait contée et racontée dans nos écoles, celle qui a comme devise la liberté, la fraternité et de l’égalité pour tous ?, se demande la Fédération Sénégalaise à travers ce long communiqué. Comment une instance qui prétend promouvoir l’éthique dans le Football peut se fonder sur des supputations pour s’adresser à une personne pour lui enjoindre de s’exprimer et pire encore de s’afficher avec le maillot aux couleurs LGBTQI+ pour mettre fin aux dites supputations ? Cela ne rappelle-t-il pas ces pratiques d’un autre temps dans les salles de classes des écoles où pour punir l’élève « insoumis », le maître ou le professeur le mettait au supplice de l’humiliation devant ses autres camarades de classe pour la sanction comme pour l’exemple ? Il est un principe élémentaire en droit qui dit que nul ne peut être tenu à apporter la preuve d’un fait négatif. Pourquoi le dit Conseil national d’éthique n’a-t-il pas commencé par demander aux médias français qui ont porté l’accusation d’apporter la preuve de leurs allégations ? Mieux, pourquoi ne s’est-elle pas adressée au club du joueur qui a communiqué sur les raisons de la non participation d’Idrissa Gana Guéye au match de la polémique ?»
«La Fédération Sénégalaise de Football se voit obligée dans de telles circonstances et sans préjudicier en aucune manière aux règles qui régissent le Football dans une association sœur, d’exprimer toute sa solidarité au Joueur Idrissa Gana Guéye, membre de l’équipe nationale du Sénégal et dont elle peut témoigner des qualités humaines exceptionnelles et de son sens poussé du respect de l’autre sans concession sur le respect qu’on lui doit lui-même en tant personne jouissant d’une totale liberté de conscience. Elle se réserve également le droit de saisir les instances internationales compétentes dans le domaine du sport ou en matière de droits de l’homme pour que ce qui ressemble à un harcèlement institutionnalisé cesse» conclut la FSF.