Pillage des stations-services : Les gérants explosent de colère et menacent

Ce sont les victimes silencieuses des manifestations. Surtout, celles de mars. Les gérants de stations-services ont été dépouillés durant ces évènements de mars, et continuent de l’être. Le pillage, dont ils ont été victimes s’est récemment répété, vendredi 17 juin, jour de la manifestation de l’opposition interdite par le préfet de Dakar. 
 
 Les stations services  sont souvent prises pour cibles lors des manifestations, elles reçoivent régulièrement les foudres des foules en colère. Jets de pierres et autres actes de destruction les défigurent et des  sommes d’argent y sont volées, par des individus qui se faufilent entre les foules. En effet, cette attitude des manifestants à saccager et à voler dans leurs lieux de travail est loin de plaire aux gérants desdites stations.
 
Face à la presse hier pour communiquer sur les évènements du mois de mars 2021 et de juin 2022, Ibrahima Fall, président de l’Association des gérants de stations-services du Sénégal déclare dans le journal Le Quotidien : «Chacun a le droit de manifester. C’est permis par la loi. Mais ce droit ne signifie pas celui de saccager nos fonds de commerce et sans  oublier que les fonds pillés appartiennent à des Sénégalais ».
 
D’après le président dudit association  cette perte subie est d’autant plus lourde à supporter qu’il y a le poids de la location qui pèse sur les gérants de station :  » De l’argent volé, des factures de location à gérer mais aussi, des emplois perdus (plus de 450), des gens sont effectivement entrés pour saccager notre outil de travail et piller les fonds de commerce dans certaines stations.» 
 
A cet effet, ils exigent  de l’Etat du Sénégal, garant des biens et des personnes, d’assurer leur sécurité et de les rembourser. 
 
« Jusqu’à maintenant, aucun gérant de station-service n’a été remboursé, en ce qui concerne les pertes consécutives aux évènements de mars 2021 et juin 2022. »
 
Les gérants de stations-services appellent à l’implication des chefs religieux (khalifes et clergé), des gens de bonne volonté ainsi que des organisations comme Jamra. Afin de faire comprendre aux pilleurs que les fonds trouvés dans les caisses des stations n’appartiennent à aucune entreprise étrangère… 
 
 « Nous ne voulons pas fermer nos sites, parce que les fermer signifie bloquer une partie de la population dont certains vont à l’école et d’autres au travail. Mais si on nous y pousse, nous allons une bonne fois pour toutes fermer les sites et regarder souffrir la population », a-t-il lancé.