[MEDIA’TEK] Oumy Régina Sambou, la femme aux mille métiers

[MEDIA’TEK] Oumy Régina Sambou, la femme aux mille métiers

Elle est une voix qui s’entend et se voit. Oumy Regina Sambou est une femme de médias multitâche. La journaliste est passée de la radio au petit écran tout en vivant son coup de cœur pour la culture et la communication. 
Oumy Régina Sambou est de commerce facile. Derrière ses dreadlocks qui lui donnent un côté rebelle se cache une femme avec beaucoup d’humour. Un trait de caractère qui pouvait faire mouche pour celle qui voulait devenir comédienne. Mais c’est dans l’univers du journalisme qu’Oumy Régina Sambou va trouver sa voie. La journaliste freelance  a accompagné les auditeurs de Sud FM pendant huit ans.
«Je suis entrée dans le milieu en 2007 quand je faisais ma licence en sciences de l’information et de la communication option connaissance des métiers de l’information », explique-t-elle revenant sur son histoire avec ce médium. Après la licence, elle fait un stage d’un mois dans une radio communautaire. Elle décide de rentrer au bercail pour plus de connaissances dans le milieu. La jeune journaliste pose ses bagages à Radio Sénégal en 2007 en tant que stagiaire pour deux mois. « J’ai pu  bénéficier d’un bon encadrement et je suis ensuite repartie en France pour mon Master de recherches sur les usages du web 2.0 dans une catégorie socioprofessionnelle à savoir le journalisme», informe-t-elle. Oumy Régina a de l’ambition à revendre et ne se limite pas seulement aux expériences cumulées. Des qualités que lui prête volontiers son amie Bigué Bob. «Elle est une jeune femme pleine de vie, cultivée et qui sait ce qu’elle veut. Elle sait se donner les moyens de ses ambitions », confie la rédactrice en cheffe du journal Enquête
Dans le cadre de son master 1, l’étudiante va  faire une analyse  comparative d’abord  sur la RTS et la RFM avant de changer pour la RTS et Sud FM. Elle fait tour à tour deux stages d’observation : un mois à Radio Sénégal et un autre à Sud FM. Oumy Régina Sambou tombe sous le charme de cette radio. «J’ai été séduite. J’ai soutenu mon mémoire et je suis rentrée par la suite afin de travailler à Sud FM », confie-t-elle plongée dans ses souvenirs. 

Sud, le début de l’aventure
« Mes collègues avaient une façon de me pousser à ne pas me limiter, à toujours être une force de proposition et à être à l’écoute », dit-elle reconnaissante. Dans cette entreprise de presse, Oumy Régina va apprendre à mettre sa timidité de côté et s’ouvrir davantage aux autres. Elle apprend ainsi à être plus performante. « Je trouvais que j’avais ma place et j’aimais cette liberté qu’on cherche dans ce milieu », relève-t-elle. Au fil des extraits sonores, la journaliste radio va valser entre le desk économie, société, les chroniques judiciaires et  le desk culture. 
La fondatrice de ‘AfriCulturelle’ finit par trouver sa voie dans la culture. En effet, c’est en 2010 que la journaliste se lance dans la couverture du Festival mondial des arts nègres (Fesman) par le plus grand des hasards. La journaliste doit remplacer une collègue. « Je me suis vraiment fait plaisir », dit-elle un sourire en coin. Cette dernière prend cette mission à cœur et dégote  un partenariat avec le Fesman. La femme de médias doit ainsi gérer en même temps le journal de la culture et le journal du Fesman. «Je passais d’expositions aux cafés littéraires. C’était plaisant», relève-t-elle. Chaque matin, la journaliste est pressée de sortir de son lit. Oumy Régina Sambou avoue même se  coucher à 2h voire 3h du matin. Il était hors de question de dormir avec une information. «Je rentrais à minuit pour faire le montage et finissait à 3h du matin. Je prenais le taxi pour rentrer pour qu’à 8h je sois sur le terrain», dit-elle enjouée. Dans la tête de la journaliste, il fallait des informations exclusives. «J’avais demandé à ce qu’on me dégage un budget transport. J’écumais la ville et allais un peu partout», révèle-t-elle. C’est comme cela que la jeune femme va hériter  de la page culture. Un domaine dans lequel elle se retrouve pleinement. 

Culture, Une graine bien mûre
«J’ai quitté Sud en 2017 car j’avais envie d’autres choses », dit-elle sans détour. Après ce changement de direction, elle se lance dans le blogging. AfriCulturelle voit le jour et est en même temps une agence de communication. « J’ai eu l’occasion à travers le desk culture d’analyser les manquements des acteurs culturels et je voulais mettre en place une agence qui se spécialise uniquement dans la prise en charge et le coaching des acteurs culturels », fait savoir la journaliste. Cette plateforme mise en place avec des collègues est aussi un espace pour regrouper les éléments qui restaient des collectes d’informations culturelles. 
En 2018/2019, AfriCulturelle devient formelle. Oumy Regina s’y lance à fond mais la pandémie vient freiner son élan. Cependant il en faut plus pour la décourager car elle lance à cette période la plateforme Wuyuma réunissant des médiateurs, des psychologues, des spécialistes en orientation pour pouvoir aider les gens dans le besoin gratuitement pendant 6 mois. Après Wuyuma, la femme multitâche  va rejoindre la plateforme d’activisme contre la corruption qui ciblait également les journalistes. C’est le fruit d’un séminaire sur l’activisme créatif fait en 2019. La journaliste culturelle ne s’arrête pas là et investit le monde du septième art.

De la radio au petit écran
C’est une apparition remarquée lors de la saison 2 de ‘Maitresse d’un homme marié’. Oumy Regina Sambou enfile le costume d’actrice et interprète le rôle de Regina. Cette avocate au caractère bien trempé n’hésite pas à sortir les griffes lorsqu’il s’agit de défendre sa sœur Dalanda. Son vœu de devenir comédienne est ainsi réalisé par son amie Kalista Sy. C’est sous le coup de la plaisanterie que la journaliste se retrouve devant les caméras. Un premier rôle plébiscité par les cinéphiles qui lui découvrent des qualités d’actrice. 
Celle qui ne s’impose pas de limites n’est pas une novice dans le septième art. En effet, derrière les caméras, Oumy Régina a longtemps œuvré en tant que critique de cinéma. L’étudiante en Master II à l’Institut Supérieur des Arts et de la Culture (ISAC/UCAD) de Dakar a bénéficié d’une session de formation  à côté de Baba Diop et a intégré l’association des critiques de cinéma en 2013. 
L’actuelle responsable de la communication du laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs / Afrique-Diaspora (Laspad) de l’université Gaston Berger a plusieurs cordes à son arc et veut continuer à promouvoir la culture en parallèle avec ses activités de communicante. Une femme aux douze métiers !

Laisser un commentaire