Manif-Ameth Aidara-Déthié Fall-Mame Diarra Fam : Ce qu’ils risquent en cas de récidive….

Manif-Ameth Aidara-Déthié Fall-Mame Diarra Fam : Ce qu’ils risquent en cas de récidive….
Près de deux semaines après la chaude journée du vendredi 17 dernier occasionnant trois morts, l’opposition lance un nouvel appel à manifester, ce mercredi. Mais, les leaders et autres manifestants ayant déjà écopé de sursis pour les mêmes faits risquent gros en cas de nouvelle arrestation. 
 
Sans répit ! Sauf changement de dernière minute, l’inter coalition de l’opposition Wallu-Yewwi compte remettre ça, ce mercredi 29 juin, à 15h. Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Barthélémy Dias, entre autres, ont décidé de manifester à Dakar, Ziguinchor et dans plusieurs autres localités du pays avec ou sans l’autorisation des autorités préfectorales. Ce, en vue de dénoncer « les dérives » du régime « dictatorial » de Macky Sall et d’exiger la validation de leur liste nationale majoritaire pour les prochaines élections législatives du 31 juillet 2022. 
 
De nouvelles manifestations qui s’annoncent donc électriques après celles du 17 juin faisant trois morts et plusieurs blessés à Dakar, Ziguinchor et Bignona et plus de 100 arrestations.
 
D’ailleurs, beaucoup parmi ces personnes arrêtées, dont le député Déthié Fall et le maire de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, ont écopé de peines avec sursis. 
 
Une épée de Damoclès sur la tête de Déthié Fall et Ahmed Aidara 
 
D’après un spécialiste et praticien du droit pénal contacté par Telesenegal, ces derniers risquent des peines de prison en cas de nouvelle arrestation pour « participation à une manifestation non autorisée ». Il rappelle, en effet, que le sursis est une condamnation pénale qui n’est pas effectuée par le condamné, sauf si celui-ci fait l’objet d’une nouvelle condamnation pour une autre infraction dans un délai de 5 ans. En plus clair, si toutefois ces personnes sont encore arrêtées, ce jour, pour les mêmes faits, ou bien dans les cinq années qui suivent, elles devront d’abord purger la peine avec sursis déjà prononcée à leur encontre avant d’être jugées pour la nouvelle infraction. « Contrairement à ce que beaucoup pensent, condamnation avec sursis ne signifie pas liberté. Même certains juges, quand ils prononcent cette peine contre des illettrés, généralement, ils leur signifient clairement que la peine leur est gardée et qu’elle peut leur être appliquée en cas de récidive », explique notre interlocuteur. 
 
Alors, ces condamnations peuvent-elles saper le moral des manifestants. Non, répond Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis.  « Ça renforce plutôt la détermination de ceux qui sont toujours dans l’opposition et qui pensent que la situation ne pourrait déboucher sur un consensus que lorsqu’il y a ce rapport de force là, qu’il y ait justement des médiateurs ». Pour l’analyste politique, dans ce cas de figure, compte tenu de la situation, seul le président de la République détient la clef. « C’est à lui d’apprécier et de voir ce qui guette le Sénégal si cela se poursuit, car la détermination des uns et des autres risque de nous amener dans une situation ingérable et cela est à craindre pour l’instabilité du pays », a-t-il alerté.