Le PSG se désolidarise de Gueye qui a refusé de jouer durant la journée de lutte contre l’homophobie
Deux jours après son refus de jouer lors de la journée de lutte contre l’homophobie, le choix du milieu de terrain sénégalais a été largement critiqué sur la scène politique, mais aussi par son club qui précise qu’il s’agissait d’un choix personnel. Le joueur, qui réfute être homophobe, garde le silence.
Le hasard réserve parfois de bien curieuses coïncidences. Ce lundi, Jake Daniels est devenu le premier joueur professionnel en activité à faire son coming out au Royaume-Uni depuis 30 ans. La révélation du joueur de Blackpool — la première depuis celle de John Fashanu dans les années 1990 — n’est pas qu’un événement outre-Manche.
Bien qu’elle n’ait aucun lien de cause à effet, celle-ci intervient deux jours, tout juste, après qu’Idrissa Gueye a été considéré comme le premier joueur de l’Hexagone à ne pas avoir souhaité prendre part à la 37e journée de Ligue 1 placée sous le signe de la lutte contre l’homophobie. Samedi, lors du déplacement du PSG à Montpellier, le milieu de terrain sénégalais a été écarté à sa demande de la feuille de match bien qu’il était apte à jouer d’un point de vue physique.
Dans l’entourage de Gueye, et c’est bien tout le paradoxe de cette affaire, on ne goûterait pas l’ampleur prise par l’affaire et surtout les raccourcis qui tendraient à faire du Sénégalais quelqu’un d’homophobe. « Tous ceux qui le connaissent savent qu’Idrissa n’est pas homophobe, assurent d’ailleurs plusieurs de ses proches. Mais plutôt quelqu’un d’ouvert sur les autres. » En témoignent, selon eux, les nombreuses actions caritatives menées par le joueur qui, jeudi dernier encore, organisait une soirée de bienfaisance au profit d’enfants victimes du cancer et du sida.
Au cœur, depuis 48 heures, d’une tempête médiatique qu’il n’a pas vu venir, le Sénégalais ne comprend pas le procès d’intention qui lui est fait. S’il refuse, pour l’heure, de prendre la parole, c’est justement qu’il estime savoir qui il est et ne pas avoir à expliquer les interprétations alentour. Une réaction qui pousse certains à penser qu’au-delà de convictions individuelles, il n’est pas à exclure que le joueur ait pu faire ce choix pour ménager certains de ses proches. Reste à savoir quelle conséquence aura son choix sur la suite de son aventure à Paris. Le club et le joueur ne s’épargneront pas un entretien autour de cette affaire. Mais comme l’explique Tatiana Vassine, avocate spécialisée dans le droit du sport, « il y a peu de chance qu’on en arrive à une rupture de contrat ».
Pour Maître Jean-Jacques Bertrand, en fonction du motif, justifiable ou non, avancé par le joueur, « les sanctions pourraient aller du simple rappel à l’ordre, à l’avertissement, en passant par la suppression de la prime d’éthique ». Une sanction à laquelle avait été soumis Hatem Ben Arfa pour ne pas s’être rendu en stage au Qatar et qui sera jugée en appel le 17 janvier prochain.