Deux ans d’emprisonnement ferme. C’est la peine requise par le procureur du tribunal des flagrants délits de Thiès contre l’étudiant I. K. S., poursuivi pour escroquerie au préjudice de plusieurs de camarades étudiants à l’université Alioune Diop de Bambey. Il sera fixé sur son sort sous peu puisque l’affaire a été mise en délibéré prochainement.
Imam à la mosquée de l’université Alioune Diop de Bambey, l’étudiant I. K. S. avait initié un projet dans les domaines de l’élevage, l’immobilier et l’alimentation de bétail. Et il avait, pour réussir, compté certains partenaires financiers parmi ses camarades étudiants qui avaient fini par adhérer aux projets, parce qu’il leur avait garanti des retours sur investissement avec des pourcentages allant jusqu’à 150 %. C’est ainsi que, trouvant ce business rentable, ils se sont vite investis, en commençant à mobiliser de petites sommes pour se retrouver avec des bénéfices allant de 15 000 à 90 000 FCFA.
Comme pour gagner leur confiance et les inciter à investir davantage, le mis en cause a versé tous les revenus du premier investissement aux ayants droit, en leur proposant deux autres investissements avec des pourcentages de 100 % et 150 %, sous prétexte de faire booster leurs bénéfices. Des partenaires qui sauteront sur l’occasion pour débloquer des sommes allant d’un à plus de quatre millions FCFA, espérant gagner encore plus. Seulement après versement d’une somme globale de 29.081.000 F CFA, ces étudiants seront surpris de constater la disparition inopinée de l’étudiant-imam de la mosquée de l’université de Bambey, devenu non seulement introuvable mais aussi et surtout injoignable au bout du fil. Il ne donnera aucun signe de vie.C’est ainsi que ses collaborateurs se lanceront à sa recherche. Suite à dix plaintes pour escroquerie, il sera arrêté à Dakar où il avait trouvé refuge, par la gendarmerie, avant d’être placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès.
Devant le tribunal de flagrant délit de Thiès, l’accusé a reconnu avoir encaissé l’argent des parties civiles et précisé n’avoir pas eu l’intention de les escroquer. « Quand j’ai initié ce projet, j’en ai parlé à mes camarades étudiants, ils ont approuvé et adhéré. On a eu à effectuer trois opérations. Pour les deux premières, je me suis acquitté de tous mes engagements et ils ont reçu l’intégralité de leur dû. C’est la troisième opération qui a connu un blocage.
Quand j’ai récupéré ces derniers investissements, j’ai ouvert un multiservice et un fast-food. Ce sont mes employés qui ont détourné cet argent et je me suis retrouvé en faillite. J’étais ensuite à Dakar pour trouver de l’argent et pouvoir rembourser », explique le mis en cause. Il s’engage à payer jusqu’au dernier centime.Selon les parties civiles, « les deux premiers investissements n’ont souffert d’aucune difficulté, car le prévenu nous avait versé tout notre argent.
C’est après versement des sommes de la troisième étape de l’investissement dont les sommes vont d’un à près de cinq millions FCFA, qu’il était devenu introuvable et injoignable ». Le procureur de la République, selon qui « le prévenu avait créé un fictif pour gruger ses camarades de leur argent », dit croire que « si I. K. S. s’est bien comporté avec ses camarades, au début de l’investissement, c’était pour gagner leur confiance pour ensuite leur prendre beaucoup plus d’argent ». L’affaire a été mise en délibéré très prochainement.